Si vous avez raté le début, c'est ici !
Cette seconde journée commence par une flânerie toujours dans les ruelles du Cais da Ribeira (1) jusqu'au Pont Luis 1er.
La Ribeira, le centre ville historique de Porto, est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le quartier a été laissé à l’abandon. Dans certaines ruelles, les immeubles sont inhabités, les habitants de Porto (les Portuans en français et os Portuenses en portugais) ont préféré s’installer dans des maisons en banlieue. Ici ou là, certains immeubles sont rénovés pour être revendu en appartements (loués aux touristes) ou pour être reconvertis en hôtels (comme l'Hôtel Pestana).
Au programme :
Traverser le pont par le tablier inférieur (circulation des voitures et des piétons), remonter par les petites ruelles fortement pentues jusqu'aux hauteurs de Vila Nova de Gaia (2), pour y admirer les toits colorés et végétalisés, les barcos Rabelos sur le Douro.
Descendre ensuite vers les quais de Vila Nova de Gaia jusqu’à la station de téléphérique (3) Avenida Ramos Pinto, près du marché .
Retour à Porto en empruntant le tablier supérieur du Pont - circulation du métro et des piétons - qui relie Vila Nova de Gaia au centre ville de Porto (la ville haute) pour aller se balader dans le Mercado do Bolhão (4), célèbre et typique marché de Porto, classé monument historique. Parmi les étals de poissons, nous retrouvons les cousins de notre poulpe d'hier soir !
De nombreuses boutiques fermées, des murs délabrés. Peu de "locaux" y font leur marché en semaine, beaucoup de touristes, en revanche.
Face au Mercado do Bolhão, assidûment fréquentée par les locaux et les touristes : la Confeitaria do Bolhão au charme désuet. Elle existe depuis 1896. C'est une 4 en 1 : à la fois boulangerie-pâtisserie-snack-bar et restaurant !
Confeitaria do Bolhão - Rua Formosa, 339
Nous y achetons un petit en-cas : 2 pains + 4 mini pastéis de nata pour 3€10.
Flânerie dans la rue piétonne (et commerçante) de Santa Catarina (5) avec ses pavés noirs et blancs et son célèbre café Majestic. (Et c'est la queue devant ! )
Grande richesse des motifs dans toute la ville
Pause suivante à Nata Lisboa (6)
3€80 pour un café, un carioca de limão (infusion au zeste de citron) et deux pastéis de nata que l’on déguste tièdes, saupoudrés de sucre glace et de cannelle. Ils sont presque aussi bons que ceux de Belém !!!
Cela a beau être une chaîne, les pastéis de nata sont délicieux et super croustillants et ne coûtent qu'un euro pièce.
Leur slogan : "The world needs Nata".
Une boutique a ouvert à Paris 21 Rue de Rochechouart dans le 9ème arrondissement.
Nata Lisboa - Rua Santa Catarina, 499
Requinqués, nous revenons vers la Praça de la Liberdade (7), passons devant la célèbre librairie Lello & Irmão et sa façade néo-gothique en pierre blanche qui a aussi inspiré J.K Rowling pour Harry Potter. Effet touristique oblige, la visite de la librairie est maintenant payante (nous passons donc notre chemin, nous y étions déjà entré plusieurs fois par le passé !).
Passage par les bouquinistes (alfarrabista en portugais - joli nom !) spécialisés en bande dessinée un peu plus haut dans le quartier (8).
Livraria Paraíso do Livro - Rua de José Falcão, 214
(C'est au "Paradis du livre" que je me suis offert les "Calvin et Hobbes" en anglais en 2010 !)
Livraria Timtim por Timtim - Rua da Conceição, 27-29
Cette dernière possède de vrais trésors, certains enfermés à clé dans les vitrines. On y trouve les grands classiques de la BD française et belge vendus en version originale et en portugais. Des magazines satiriques portugais, brésiliens, américains (MAD), des vieux comics, des figurines et des petites voitures font aussi partie des richesses du magasin.
Ensuite, retour rua da Galeria de Paris au n°56 pour déjeuner au Restaurante Galeria de Paris (9).
Nous y découvrons l’incroyable bric-à-brac qui lui sert de déco.
La déco, c’est là toute l’originalité du lieu qui fut autrefois une boutique de tissus ! On a l’impression d’être tombé chez un collectionneur : une Fiat 500 accrochée au mur (!!), des centaines de vieux jouets dans des vitrines. Nous sommes pourtant bien dans un restaurant. Descendre aux toilettes vaut également le détour…
Seul un couple de Français est installé.
Côté assiette, c'est un service genre cafétéria avec 2 poissons et 3 viandes au choix, légumes variés chauds et froids, salade de fruits, thé glacé maison et café... le tout pour 4€50...
Les boissons (vin et bière) sont à 1€50, les gâteaux faits maison à 2€ la part et la soupe à 0€80...
A 12h30 pétantes, le service est déclaré ouvert. Pour nous ce sera : une soupe de légumes, une assiette de salade composée (pois chiches, feijão frade), une part de quiche aux champignons, une salade de fruits, un verre de vinho verde et un café chacun.
Un déjeuner parfait pour une addition totale de... 13€60 à deux !
Très bon et rapport qualité prix imbattable !
L'adresse est connue, le resto se remplit petit à petit, touristes et employés du coin.
Café-restaurant Galeria de Paris - Rua da Galeria de Paris, 56
Repus, nous revenons vers la rua das Flores (rue des fleurs)(10) avec ses portes colorées ou murées, ses boîtes d'électricité EDP décorées.
Pour les traductions, passez donc nous voir !
Cette artère est le passage obligé pour aller du quartier dos Aliados jusqu'à Ribeira ou de la Gare São Bento jusqu'au Largo de São Domingos. D'où nous partons en direction de la rue du Belomonte (11), ruelle typique du vieux Porto avec ses échoppes d'un autre âge - Escovaria de Belomonte qui vend toutes sortes de brosses - puis la rua das Taipas.
Et ça grimpe !…
… en direction du Centro Portuguès de Fotografia (12)(accès gratuit) implanté sur le site de l’ancien palais de justice et des anciennes prisons de Relação - Campo Mártires da Pátria - une ancienne prison désaffectée et réhabilitée en musée .
On a trouvé l'expo photos plutôt décevante (surtout au regard de l’espace disponible dans le bâtiment !). Mais le bâtiment vaut à lui seul le coup d’œil.
... puis balade au Jardim da Cordoaria (13), Campo dos Mártires da Patria (en hommage aux Martyrs de la Patrie) avec ses platanes aux troncs déformés.
Là, sur 4 bancs, les sculptures en bronze de 13 personnages grandeur nature, pris de fou rire et semblant se moquer les uns des autres attirent le regard des promeneurs. Personne ne connaît vraiment le motif de leur hilarité.
("Treize qui se moquent les uns des autres", œuvre du sculpteur espagnol Juan Muñoz, offerte à la ville de Porto en 2001 quand la ville a été Capitale Européenne de la Culture.)
Retour cais da ribeira
16h15. Nous nous asseyons à la terrasse du café Terreiro (14) au largo do Terreiro pour siroter un verre au soleil avant que le vent se lève…
Imperial de Super Bock (ça, ça veut dire "à la pression" !) à 2 € et carioca de limão à 1€.
Dessiner et regarder les gens passer.
Et nous voilà repartis pour une nouvelle balade dans le quartier. C’est un vrai plaisir d’arpenter les ruelles étroites avec ses façades colorées ou défraîchies, de monter sur les hauteurs de la ville, et de s'y perdre.
Nous montons les escadas do Codeçal, situés juste avant le pont Luis 1er avec vue panoramique sur les petits potagers urbains, arrivons aux Escadas das Verdades - cet escalier va de la cathédrale au bord du fleuve.
Plus on monte et plus la vue est belle ! Nous passons sous l'arche au bout des Escadas das Verdades et rejoignons d'autres escaliers… les Escadas do Barredo. De Barredo, tous les chemins mènent aux arches du cais de Ribeira... Nous accédons à la plateforme de l'Elevador da Lada (15), l'ascenseur aérien et là, encore un autre point de vue sur les toits de Ribeira et les chais de Vila Nova de Gaia.
La balade se poursuit. L’entrée discrète de la Muraille Fernandina qui cernait Porto au Moyen Age se fait par le couvent de l'église Santa Clara, il faut ensuite continuer sous un porche pour arriver aux escaliers de la muraille. Nous nous promenons sur le chemin de ronde (même pas le vertige !) encore une autre vue plongeante sur le pont et sur le Douro ! Nous repérons le Café Guindalense Futebol Clube dissimulé au pied de la muraille.
Nous prenons les Escadas dos Guindais, parallèles aux rails du funiculaire. Ces escaliers descendent de la Rua de Augusto Rosa, derrière le Théâtre National de São João, jusqu'au fleuve.
Le funiculaire dos Guindais longe la muraille Fernandina et sert à grimper sans se fatiguer des bords du Douro jusqu'à la partie haute du vieux Porto où se trouvent les lignes de tramway et de métro.
Notre pause est bien méritée au Café Guindalense (16), petit café restaurant tout simple. Le cadre idéal pour siroter encore à 18 h un carioca de limão et une imperial pour 1.90 € le tout… et apprécier de la terrasse la vue sur le Pont, le Douro, le Couvent da Serra do Pilar et les chais de Vila Nova de Gaia.
Guindalense Futebol Clube - Escadas Dos Guindais 43
Nous remontons les Escadas dos Guindais et arrivons à la Praça da Batalha près de l'entrée du Funiculaire.
Nous suivons la ligne de Tram jusqu’à l'église de Saint Ildefonso face au célèbre immeuble art déco rénové (17) qui accueille aujourd’hui l’hôtel Moov, et prenons encore une fois la Rua Santa Catarina.
Il est 18 h : nous aurons droit au concert de carillons sur la façade de la FNAC (18) (à 15h et à 18h). Sous la pendule, deux portes s'ouvrent et apparaissent quatre personnages illustres : São João, l'Infante Dom Henrique, Almeida Garrett et Camilo Castelo Branco.
Bon, comme on n'a pas filmé, voici quelques liens...
19h. Nous avons prévu ce matin de dîner à la Confeitaria Mengos (19).
Au menu, alheiras de Mirandela accompagnées de riz, de frites et de salade, un verre de vin blanc et une bière pour 13€65.
Parfait !
Confeitaria Mengos - Rua de Santa Catarina,161
Le mot qui regroupe tous les saucissons, saucisses et autres chouriços est "enchidos" et signifie "rempli". L'alheira est un saucisson fumé dont les principaux ingrédients sont la viande de poulet, du pain, de l’huile d’olive, de l’ail et du paprika. Parfois on y trouve du canard ou de la perdrix (alheira de caça - de chasse !). Elle est grillée au barbecue, dans une poêle ou cuite au four, et est généralement servie servies avec du riz et des frites avec des légumes.
Faite à la main au nord du pays, dans la région de Trás-os-Montes, la spécialité de la ville de Mirandela est la plus réputée. Les alheiras peuvent être cuisinées au barbecue ou frites dans leur propre graisse, ou encore bouillies pour finir la cuisson dans le four.
"aliéRRèches" au camping sur la côte de Vila Nova de Gaia en 2010 !
Pour la petite histoire, les alheiras ont été inventées par les Juifs aux XIVème-XVème siècles dans la région de Trás-os-Montes pour échapper à l’Inquisition. Comme la religion juive interdit de consommer du porc, ces derniers étaient facilement repérables par leurs persécuteurs : ils étaient alors les seuls à ne pas avoir de charcuteries accrochées au-dessus de la cheminée ou dans leur cuisine. Ils inventèrent cette saucisse fumée comme un leurre pour faire croire aux forces de l’inquisition portugaise qu’ils étaient chrétiens. La recette devint célèbre parmi les chrétiens qui lui ajoutèrent, par la suite, de la viande de porc.
Nous pouvons redescendre au Cais da Ribeira (20) nous coucher et reposer nos mollets !
Demain, on continue !
Tiens ! Revoilà notre poulpe !
